Pourquoi Cancer Osons choisit d’attribuer ses dons en local ?

Depuis sa création, il y a maintenant 3 ans, l’association Cancer Osons, n’a jamais souhaité reverser ses bénéfices à des grosses structures de lutte contre le cancer. Une raison simple : la traçabilité et le fléchage vers la recherche sur les cancers masculins.

Yannick SOURISSEAU, remettant le chèque de 18 000 € au docteur Heymann de Nantes.

Faire des dons à des structures locales, c’est un choix assumé des dirigeants de l’association Cancer Osons. « C’est très utile de faire un don, voire une donation, à une structure comme la Ligue Contre le Cancer ou encore, comme c’est le cas en novembre, à la Fondation Movember », affirme Yannick Sourisseau, président de Cancer Osons. « La seule chose c’est que ces dons constituent un pot commun qui est distribué aux différents centres de recherche et de lutte contre le cancer de l’hexagone, sans que l’on sache exactement à quoi ça va servir ».

Certes il suffirait de se pencher sur les rapports de ces établissements pour connaitre la répartition. Mais pas sûr que cela corresponde au projet de l’associations, laquelle souhaite encourager les structures qui s’investissent dans la lutte contre les cancers masculins. Étant entendu que ce qui est fait dans ce cadre à des répercussions vers les autres types de cancers.

C’est donc vers les centres de recherche implantés en région, les soignants et les accompagnateurs, des hommes souffrant d’un cancer masculin, que se tourne l’association. « Nous n’oublions pas pour autant les autres cancers et notamment ceux qui sont communs aux deux sexes et aux enfants. Ce n’est pas de la discrimination et encore moins une forme de machisme, mais l’association a été créée pour soutenir les hommes, notre choix est donc conforme à l’objet de notre structure », ajoute le Président.

Avec deux concerts et bientôt trois, tous organisés à Angers, auxquels s’ajoutent les dons d’entreprises associées et les dons de particuliers, l’association a soutenu financièrement deux structures : Le CerHom, une association d’accompagnement et d’aide aux patients masculins, implanté à Villejuif, à proximité de Gustave Roussy, le plus grand centre européen de lutte contre le cancer, que Cancer Osons connait bien, et l’Institut de Cancérologie de l’Ouest à Angers et à Nantes. 

Pour ce dernier, le don de 18 000 € versé par l’association a permis de soutenir financièrement le projet RESIPROST du Docteur Heymann (Laboratoire d’Hétérogénéité tumorale et Médecine de Précision).

La formation de foyers cancer à distance (métastases) de la tumeur primaire est malheureusement une évolution observée dans de nombreux cancers. Le projet RESIPROST s’intéresse à la détection et à la caractérisation des cellules tumorales dans la circulation sanguine, d’où leur nom de cellules tumorales circulantes, chez les patients souffrant d’un cancer de la prostate. La détection de ces cellules permettra non seulement de suivre de manière plus précoce le développement de métastases mais aussi, par leur caractérisation, d’adapter les approches thérapeutiques à chaque patient. ( source : Rapport d’activité de l’ICO 2020).

L’an prochain, l’association lancera un nouvel appel à candidature auprès des structures régionales afin qu’elles puissent faire des propositions de soutien, toujours dans le cadre de projets concernant les cancers masculins. Enfin, le concert qui s’appelle désormais le « Prostate Music Tour », devrait être organisé dans plusieurs villes de France dans les années à venir. A chaque fois, l’association aidera une structure locale. 

L’annonce du diagnostic lors d’un dépistage de suspicion de cancer

L’annonce du diagnostic, un moment difficile pour le patient (Photo Pixabay)

Il est commun de dire que cette révélation laisse sans voix. Parfois elle ne laisse pas sans voix, elle inspire de la révolte, de la colère, de l’incompréhension et le plus souvent un immense désarroi. Les plus « solides » y voient une sorte de fatalité, les plus « narcissique » y voient une injustice à leur égard, les plus « dissocier » y voient une ignorance, les plus « épicuriens » y voient une impuissance, les plus « débrider » y voient une plaisanterie, les plus « optimistes » y voient une épreuve à traverser, le plus « pessimistes » y voient une infirmité….

Je pourrais continuer, ainsi, durant des dizaines de pages tant les cancers sont différents, tant les personnes sont singulières. Il y a autant de cancer qu’il n’y a de personne.

Ce qui rassemble toutes ces personnes et tous ces cancers, c’est la phase d’annonce du diagnostic faite par l’oncologue. Celui-ci, suite à des conversations avec ces autres collègues et résultats de divers ; scanner, scintigraphie, TEP, et autres méthodes d’investigations radiologiques pointues, détermine et sous-pèse la gravité ou l’étendu de la ou des tumeurs. 

Le diagnostic posé, le patient, puisqu’à partir de ce moment-là nous passons un cap, celui de personne saine à celui de malade, la mécanique médicale se met en branle. 

L’annonce de diagnostic, fait de nous des personnes atteintes d’un cancer, cela ne fait pas de nous des personnes handicapées, ni des sous personnes contagieuses, ni des cobayes en expérimentations, et surtout pas des femmes et des hommes en dehors de la société. Nous sommes vivants et nous espérons que le grand soir, soit le plus tard possible.

L’annonce de diagnostic n’est pas un faire-part de décès prématuré, car cette annonce modifie, non seulement la perception que l’on a de nous-même, mais également la perception que les autres ont de nous-même, ainsi que la perception du monde qui nous entoure. 

La médecine oncologique a évolué au-delà de toute espérance, d’un point de vue techniques, diagnostics, traitements et prise en charge. La mécanique de prise en charge est bien huilée, le suivi pathologique, lié au cancer proprement dit, réponds à cette évolution. Je ne me permettrais pas de le remettre en cause. 

La mécanique fonctionne, mais qu’en est-il de la carrosserie, du carburant, des batteries, des sièges, du confort, de la tenue de route, des pneus, des freins, des divers liquides nécessaires etc… etc… 

Le corps comme un véhicule qui doit, coûte-que-coûte continué d’avancer. 

L’annonce de diagnostic regarde l’aspect mécanique et passe, quelque peu, à la trappe le reste. 

C’est ce « reste » qui provoque, chez beaucoup d’entre nous, cet état de sidération, d’abattement voir de mélancolie profonde, car l’alternative est souvent « radicale », vivre ou mourir !

Cette alternative, si difficile à appréhender doit pourtant prendre en compte que la médecine fait d’énorme progrès.  Il est juste de constater que, pris à temps le cancer recule et que nombre de personne vivent « avec » dans leur intimité la plus profonde et, surtout, nombreux ceux qui s’en sortent.  Je n’en oublie pas, pour autant, certaines sœurs ou frères d’annonce, pris dans le cercle « malin » du cancer, qui ne trouve qu’une issue inéluctable à leurs tourments.

Vivre « avec » signifie aussi, manger avec, dormir avec, danser avec, pleurer avec, nager avec, rigoler avec, aimer avec etc… etc… Toutes ces choses qui sont la carrosserie de ce que nous sommes. 

Vivre « avec » c’est rentrer en résistance face à un ennemi que l’on apprend à connaître et qui deviens avec le temps un compagnon de route, bon gré, mal gré. Apprenant à vivre avec, petit à petit, pas à pas, rencontre après rencontre.  

Alors ! Me direz-vous, la médecine prend en charge la douleur ! Les diététiciens prennent en charge l’alimentation et l’équilibre alimentaire ! Les esthéticiennes prennent en charge les soins du corps ! Les Kinésithérapeutes prennent en charge les corps ! Les psychologues prennent en charge la santé psychique ! Les psychanalystes prennent en charges les soins de l’esprit ! Tous sont là pour la qualité de vie du patient, non ! 

Indubitablement, toutes ces professions et d’autres « aident » à « vivre avec », mais, car il y a un mais, rien ne remplace la parole d’échange entre personne atteinte de cette maladie. L’échange de pratique, l’échange d’émotion, l’échange d’astuce, l’échange de comportement, l’échange sur cette vie différente que l’on vit et qui nous rassemble et qui fait que nous avançons en sachant qu’une sœur ou qu’un frère comprends et entends qui nous sommes. 

Certes, l’annonce de diagnostic doit être faite par l’oncologue référant, mais la parole d’un patient « atteint » doit être impérativement liée à celle du médecin. Cela demande, certainement, une formation spécifique, pour faire de ce moment, non pas un moment de doutes et d’incertitudes, mais un moment d’espoir et d’avenir. 

Dominique CHALLOU. Décembre 2020.

Concert contre le cancer #3 en live : contre vents et marées, on l’a fait !

Dans le studio de tournage situé au cœur d’Angers, relié au réseau fibre et aménagé pour l’occasion, la tension était à son comble ce samedi 14 novembre 2020. Notre association avait choisi de remplacer le concert initial qui devait avoir lieu, comme les années précédentes, dans la mythique salle du Chabada à Angers, par un concert en live streaming de 2h. Un exploit technique pour notre association…

Le groupe savoyard FUZZ TOP, tribute de groupe texan ZZ Top, considéré par ce dernier comme l’un des meilleurs, sera sur la scène du Chabada le 13 novembre 2021, si tout va bien.

« Allo Cognac Jay, Simone, … je ne vous entends plus ». Des messages que les moins de 20 ans n’ont pas connu lors des retransmissions de l’ORTF et son unique chaine de télévision. Même si les transmissions TV, le plus souvent satellitaire ont bien évolué, faire de la diffusion en direct sur internet en utilisant les réseaux sociaux et les outils de visioconférence, c’est un peu comme revenir à cette époque des balbutiements de la télévision. Pour être positif : peut-être un moyen de se replacer dans le contexte de l’époque bénie des dieux, où l’on écoutait des groupes devenus cultes, auxquels les groupes « tributes » que nous mettons en valeur dans notre concert annuel, rendent hommage. 

Pour les animateurs de cette longue diffusion en direct des vidéos des groupes qui devaient venir à Angers et qui n’ont pas pu se déplacer à cause de la crise sanitaire que nous vivons, l’exercice n’était pas des plus aisés. Il a d’abord fallu s’initier à un logiciel de diffusion, capable d’enchainer des vidéos de concerts et les prises de parole distantes, les interventions en direct des animateurs, et un outil de visio-conférence pour coanimer et joindre des artistes pas vraiment rompus à l’exercice. Heureusement pour tout le monde, si certaines connexions ont échoué pendant ces deux heures, nous savons et nous les avons vu à l’œuvre dans les vidéos des spectacles qu’ils nous ont transmis et que nous avons diffusé, qu’ils sont plus à l’aise avec une guitare ou une batterie. C’est rassurant.

La plus grosse crainte venait du réseau fibre choisi pour gérer, à distance la diffusion, des informations sur trois plateformes distribuant des vidéos en direct, en sachant que le samedi après-midi, les utilisateurs sont nombreux sur la toile. La stabilité de la connexion était donc la hantise des animateurs. Yannick qui gérait la diffusion depuis Angers, dans un studio spécialement aménagé, surveillait les flux de transmission comme le lait sur le feu. Et au moindre paquet d’information erroné qui pouvait induire une coupure chez les spectateurs, il avait les cheveux qui se dressait sur la tête. Heureusement le réseau a tenu et les deux animateurs, Eric en Bretagne qui nous a apporté ses connaissances musicales sur ces groupes légendaires des années 60-70, repris par des « tributes » français et Yannick à Angers, ont assuré, presque comme des professionnels.

N’oubliant pas que ce concert était organisé pour soutenir les chercheurs, soignants, accompagnateurs qui travaillent sur la cancérologie, mais aussi les artistes en souffrance depuis le mois de mars, leurs concerts s’annulant les uns après les autres, les animateurs avaient glissé, entre les morceaux de musique, de courtes interventions de thérapeutes et enseignants sportifs et bien-être. Et tout cela passait comme une lettre à la poste, les quelques erreurs de lancement étant pour le coup anecdotiques. 

Globalement, l’ensemble avait de la tenue et au vu des commentaires, nombreux sur les trois réseaux, notamment sur Facebook, le plus suivi par la tranche d’âge nostalgique de ces groupes mythiques, la prestation a été très appréciée. Elle encourage donc les animateurs, qui n’ont pas la prétention de se comparer aux grands de la télévision, à recommencer, en affinant la prestation. D’autant qu’ils connaissent désormais les possibilités des outils qu’ils ont utilisé. Affaire à suivre, au cas où ne pourrions pas assurer physiquement, sur la scène du Chabada, la prochaine édition du Concert contre le Cancer, prévue le 13 novembre 202. Tout dépendra de l’évolution de la crise sanitaire. Reste plus qu’à prier…

Revoir le concert en intégralité sur YouTube.