Vous êtes un homme touché par un cancer de la prostage et vous avez terminé un traitement lourd depuis moins de 5 ans, votre vécu intéresse les chercheurs de l’INCa Sud qui effectuent une recherche sociologique pour déterminer le rôle joué par l’entourage du patient pendant son parcours de soins. Votre témoignage sera le bienvenu…
En 2017, l’Institut National du Cancer a décidé dans le cadre du Plan Cancer 2014-2019 de financer le projet « Environnement social du patient « hors les murs » : inégalités sociales et réseaux socio- techniques ». Ce projet réunit plusieurs laboratoires de recherche en sciences humaines et sociales de Franche-Comté, d’Île de France et d’Occitanie. Il est porté par Pascal Ducournau et mobilise des chercheurs du LISST (laboratoire de recherches affilié au CNRS et situé à Toulouse) et de SCOOL (coopérative de recherches en sciences humaines et sociales).
L’objectif de ce projet est de déterminer le rôle joué par l’entourage du malade dans le cadre de son parcours de soins et au niveau de sa qualité de vie. Pour cela les personnes chargées d’enquêter recherchent des hommes touchés par un cancer de la prostate et ayant fini leurs traitements (hors hormonothérapie et autres traitements de longue durée), et ce depuis moins de 5 ans.
Le recueil des données s’effectue à travers des entretiens individuels, anonymes et confidentiels, auprès de personnes ayant connu un cancer du sein ou de la prostate et vivant dans le Sud-Ouest de la France. Ces données font ensuite l’objet de traitements spécifiques, sur un plan qualitatif et statistique.
Si vous correspondez au profil mentionné et souhaitez participer, ou pour plus d’informations, vous pouvez contacter :
Énorme, génial, topissime, un concert de ouf … les superlatifs ne manquent pas sur les réseaux sociaux au lendemain du concert de solidarité envers les hommes touchés par un cancer, organisé par la toute jeune association « Cancer Osons ! ». Ils étaient près d’un millier, ce vendredi 16 novembre, à vibrer aux rythmes des Beatles, Pink Floyd et Supertramp, dans la salle du Chabada, pleine comme un œuf, à Angers.
Ils n’avaient pas encore vingt ans quand quatre garçons dans le vent, venus de Liverpool (Angleterre) chantaient « Get back », « Hey Jude » ou encore « Let it be ». Aujourd’hui soixantenaires et pour trois sur cinq touchés par un cancer de la prostate, ou proches d’un malade, ils se souviennent encore de ces années d’insouciance, marquées par les mouvements contestataires de 1968.
L’association « Cancer Osons ! », créée en juin 2018, soit cinquante ans plus tard, leur a donné l’occasion en pleine période de « Movember », – opération qui braque chaque année, en novembre, les projecteurs sur les cancers masculins -, de revivre cette époque que d’aucuns envient. C’était l’objectif du « Concert contre le Cancer » organisé les 16 novembre dans la salle du Chabada, la scène des musiques actuelles d’Angers, qui accueillait une fois n’est pas coutume, des groupes « tribute », des formations musicales qui rendent hommages aux groupes rocks légendaires des 70s. Ces dernières, de plus en plus nombreuses en France et dans le monde, reprennent à la virgule et à la note près, quand ce n’est pas la voix ou la gestuelle des chanteurs, les titres les plus célèbres de ces groupes mythiques.
« Ce n’est pas notre public habituel, mais ça lui permettra au moins de connaitre le Chabada et de lui donner envie de revenir voir des groupes plus actuels », disait François Jonquet le Directeur de la salle Angevine en assistant à ce spectacle. Venus pour la plupart d’Angers, mais aussi des autres départements des Pays de la Loire, de Bretagne et même du Centre et de l’Ile de France, près d’un millier de personnes avaient fait le déplacement pour participer à ce grand élan de générosité, – l’objectif étant de récolter des fonds pour apporter un soutien aux associations qui aident les personnes touchées par un cancer masculin, prostate et testicules –, et revivre l’espace d’une soirée ces moment de liberté qui ont marqué leur jeunesse.
« Je n’ai pas connu ces groupes sur scène, mais je les ai souvent entendus à la maison. J’avais envie de vivre cette ambiance que m’ont communiqué mes parents », disait un trentenaire qui se trémoussait aux rythmes des musiques des Beatles, interprétés magistralement par le groupe familial The Heyman’s, Pink Floyd par The RoPE et Supertramp du groupe nantais Tramp Expérience.
Hier soir, certains étaient émus aux larmes et plusieurs ont même défailli dans l’ambiance surchauffé du Chabada, au point que lors du morceau final, celui d’un monstre de la chanson française : Laurent Voulzy avec « Rockollection », adapté pour l’occasion et interprété par l’ensemble des groupes et organisateurs, le public, pas vraiment pressé de partir, a repris en cœur les couplets en applaudissant à tout rompre.
« Il y a des soirées dont on voudrait qu’elles ne se terminent pas. Celle de vendredi en faisant partie», a écrit un spectateur enthousiaste, aux organisateurs, le lendemain.
Pour les organisateurs de l’association Cancer Osons ! cette première expérience plutôt réussi en appelle une seconde encore plus importante, comme l’a annoncé Yannick Sourisseau sur la scène du Chabada. « J’ai une grande nouvelle pour vous, nous revenons l’année prochaine avec un concert encore plus grand », a-il lancé au public en transe. « A l’année prochaine » ont répondu les spectateurs en quittant la scène angevine, félicitant au passage les organisateurs.
Une seconde édition qui va se transformer en véritable festival « Tribute », pour accueillir d’autres groupes d’hommage à ceux des années 60-70, est d’ores et déjà dans les tuyaux. Il s’agit pour les organisateurs de satisfaire le public intéressé par ce spectacle nostalgique et qui, faute de places, – le concert affichant complet trois semaines avant la date -, n’a pas pu obtenir le sésame qui lui aurait permis de vivre cette ambiance qui a rappelé des souvenirs de jeunesse à plus d’un.
« Messieurs, de vous nous savons peu de chose. Les femmes ont l’habitude de s’exprimer, discuter, s’échanger des conseils, des astuces et des témoignages. Vous, – comment dire ? – moins … » écrivait Béatrice Lorant, directrice de Blu Magazine, un essai de nouveau media, lancé en 2016 à destination des hommes concernés par le cancer, et édité par Rose Association, structure éditrice de Rose Magazine, un support destiné aux femmes. Une tentative intéressante et qui n’a pas vraiment abouti et pour cause : chez les hommes, le cancer de la prostate ou des testicules, on n’en parle pas ou peu. C’est tabou
Et si les hommes n’osent pas en parler, même entre-eux, forcément ils ne lisent pas la presse qui peut les concerner, préférant se complaire dans le déni.
Et pourquoi refusent-ils d’en parler ? Parce que le cancer de la prostate fait peser un risque d’impuissance sur ceux qui sont touchés. D’autant que dans l’imaginaire collectif, les hommes impuissants sont souvent considérés comme des sous-hommes. Ce qui accentue le traumatisme des hommes touchés et leur désir de cacher leur maladie le plus longtemps possible, même aux proches.
Cette situation angoisse les hommes, au point que ceux qui ne sont pas touchés, n’osent pas en discuter avec les malades, préférant ne pas savoir ce qui les attend lorsqu’ils y seront un jour confrontés. Et certains ont tellement peur de la maladie qu’ils refusent même de consulter, voire de se faire soigner quand ils sont mis devant le fait accompli.
Ce sont souvent les femmes, leurs compagnes, qui posent les vraies questions, s’inquiétant de la baisse de l’activité sexuelle de leur conjoint. Craignant pour leur couple, des hommes tentent de masquer la vérité. Certains préfèrent quitter leur femme de peur que celle-ci se moque de leur problème d’érection.
S’ajoute à cette situation, dramatique pour certains hommes, le fait que des personnes, effrayées par la maladie, préfèrent détourner leur regard de la personne touchée. Ce qui accentue la détresse psychologique dans laquelle sombrent certains malades, repliés, la plupart du temps sur eux-même.
Et pourtant des hommes réussissent à sortir du bois. La parole se libère, à l’exemple du Directeur adjoint de l’information de TF1, Jean-Pierre Pernaut qui a annoncé son cancer de la prostate et son opération à l’antenne. Ou encore l’écrivain Tahar Ben Jalloun, concerné également et qui a fait de son cancer un roman : « l’ablation ». D’autre préfèrent avouer quand le spectre du cancer et des difficultés sexuelles se sont éloignés. C’est le cas du journaliste sportif Patrick Chêne, touché par un cancer de la vessie lequel a parlé de sa maladie et de ses difficultés une fois remis sur pied.
Alors que s’ouvre Movember, le mouvement international qui tente, à l’instar d’Octobre Rose pour les femmes, de mettre le focus sur les cancers masculins, il reste encore beaucoup à faire pour que les hommes, osent s’exprimer sur leur maladie. De la pédagogie d’abord pour que chacun, malades comme entourage, apprennent à mieux vivre avec le cancer, n’en parlent plus à demi mot, comme s’il s’agissait d’une maladie honteuse. Il faut que les hommes apprennent à regarder la vérité en face, qu’ils osent sortir, aller vers les autres, et que les autres les acceptent, tels qu’ils sont. En parler, expliquer la situation, en sois c’est déjà une thérapie qui fait du bien à ceux qui ont osé franchir le pas. J’en parle en connaissance de cause.
Aider les hommes à en parler au travers d’activités sportives et culturelles, sur des terrains où chacun apprend à se respecter, à comprendre la difficulté que rencontrent les hommes, ni plus ni moins que les femmes, mais pour qu’ils osent enfin en parler et apprennent à mieux se soigner.
Moi-même touché et confronté à cette détresse, j’ai choisi d’en parler, sans attendre. C’est ce qui m’a conduit a créer l’association Cancer Osons, pour faire partager mon expérience et aider les hommes qui n’osent pas, à enfin franchir le pas. Ça fait tellement de bien de se libérer de ce fardeau.
Le 2 février 2025 aura lieu, dans le parc du château de Brissac, au sud d’Angers dans le Maine-et-Loire, la 3ème édition de la NordiCancer organisée par l’association Cancer Osons, un événement sportif et festif dans un esprit scandinave. La billetterie est ouverte sur la page billetteries. Ignorer