Nordicancer 2024 : 1300 marcheurs contre le cancer, sur les chemins de l’Aubance

Le 4 février dernier, pile le jour de la journée mondiale contre le cancer, le cadre somptueux du château de Brissac (49) accueillait les marcheurs nordiques et de randonnée, sensibles à la cause, dans le cadre de la « NordiCancer » organisée par l’association angevine Cancer Osons. Pour cette seconde édition ils étaient 1300, malgré un temps gris, mais sans pluie, à s’élancer au petit matin, sur les chemins de la forêt de Brissac, ouverte exceptionnellement pour l’occasion et les vignobles de l’Aubance. Un chiffre record pour les organisateurs, qui prouve que cette randonnée s’installe dans le paysage. 

Le départ des marcheurs nordiques (photo Fanny Garanger)

Dimanche matin, alors que s’ouvrait le village nordique installé au pied du château de l’imposant château de Brissac, les 80 bénévoles de l’association Cancer Osons et de leur partenaire, l’IFEPSA d’Angers Les-Ponts-de-Cé, affichaient malgré le temps gris, une mine radieuse. Il y avait de quoi : après l’excellent chiffre de participation de la première édition, avec 900 randonneurs, ils étaient 1300 à prendre place sur la ligne de départ. Certains piaffaient d’impatience, prêts à affronter les kilomètres de chemins forestiers, parfois boueux, et les vignobles de l’Aubance. Trois parcours de 5, 12 et 17 km, étaient proposés aux randonneurs. Mais avant de partir il fallait attendre les recommandations d’usage et la séance d’échauffement musical, proposée par les étudiants en activité physique adaptée de l’IFEPSA. 

Cette année les participants ont même eu droit à une initiation à la langue suédoise, grâce à une étudiante originaire du pays de SCANIA, le constructeur de camions, partenaire principal de Cancer Osons, dont le site français de production est installé à Angers. 

« Nous organisons cet événement pour soutenir ceux qui sont touchés par un cancer, dont je suis le premier concerné puisque je me bats depuis 6 ans contre cette maladie. Aujourd’hui je suis là debout devant vous », martelait le président Yannick SOURISSEAU, plutôt ému de parler de ce qui le touche profondément. « Votre participation sert à financer la recherche, les protocoles de soins, les technologies innovantes en matière de santé, et les soins supports », poursuivait le président en compagnie de Thierry CARIOU le coordinateur de la NordiCancer, tous deux coiffés d’un casque viking « Ne nous trompons pas, il ne s’agit pas d’une compétition, mais d’une opération caritative à laquelle vous contribuez. Et ça tombe bien puisque le 4 février, c’est la journée mondiale contre le cancer. Alors prenez le temps d’admirer le paysage et de le respecter ». 

Une circulation plus fluide tant à l’entrée que sur les chemins

Après un décompte lancé en suédois, les premiers marcheurs nordiques des parcours de 17 et 12 km se sont élancés sur le raidillon qui mène au mausolée du château de Brissac, là où reposent les aïeux de l’actuel propriétaire des lieux : Charles-André de COSSÉ-BRISSAC. Les organisateurs n’ont d’ailleurs pas manqué de le remercier de son aide précieuse dans l’organisation de l’événement. Ils ont également remercié Monsieur BOUTRY, le gestionnaire de la forêt pour son assistance et les chasseurs qui avaient déposé leurs fusils, le dimanche matin pour permettre aux marcheurs de traverser la forêt sans risque.

Si la circulation sur les différents parcours était plus fluide que l’an dernier, du fait des départs échelonnés, il en fut de même à l’entrée du village, où les participants étaient séparés en deux files, les inscrits en ligne et ceux qui avaient choisi de s’inscrire sur place. Les premiers étaient justes flashés grâce au QR Code porté sur leur billet d’inscription et les seconds étaient dirigés vers un accueil suffisamment dimensionné pour les enregistrer rapidement. Une nette amélioration par rapport à la première édition.

Le ravitaillement des parcours de 12 et 17 km installé au coeur de la forêt de Brissac (Photo Véronique Moriceau)

Comme l’an dernier les parcours étaient sécurisés, notamment au niveau des traversées de route, par les adhérents de l’association Loire Aubance Randonnées Pédestres, venus en nombre cette année. Seul petit bémol : le dimensionnement du ravitaillement, installé au cœur de la forêt de Brissac, et le manque de produits pour les derniers participants. « La rançon du succès. Nous ne nous attendions pas une telle participation alors forcément, puisque nous voulions éviter le gaspillage, nous avons manqué un peu pour les derniers. Nous avons des idées pour améliorer les ravitaillement, l’an prochain », ont commenté les organisateurs. « Mais nous n’en sommes qu’à la seconde édition et tout ne peut pas être déjà parfait ».

Un village à l’accent nordique encore plus accueillant

Cette année les organisateurs avaient mis le point fort sur le village installé à proximité des écuries du château de Brissac, qu’ils voulaient rendre plus important et surtout plus accueillant. Huit associations et structures œuvrant dans le domaine de la santé et du patrimoine, étaient installées dans des barnums aux couleurs du Département de Maine-et-Loire, un des partenaires logistiques de l’événement. Une tente bivouac de 200 m2, installée par la société Cozy Events de Saint Barthélemy d’Angers, laquelle s’intégrait bien dans le paysage, permettait d’abriter ceux qui avaient choisis de déjeuner sur place avant de repartir. Deux foodtruck, « Chez Pépette » et « La Route des Saveurs », choisis pour la qualité et la fabrication maison de leurs menus, étaient installés au cœur du village, permettant à ceux le souhaitait de pouvoir manger chaud. 

L’un des deux foodtruck installé sur le site du village nordique (Photo organisation)

Des étudiants costumés en vikings ont animé le village et l’accueil des participants au retour, pendant que l’orchestre angevin de jazz « Steamboat », assurait l’ambiance musicale. Le matin, une jeune esthéticienne était présente dans le village pour donner un visage de guerrier viking à ceux qui le souhaitait. Des jeux nordiques ( Mölkky, Cornhole, palets,..) étaient également à disposition des participants, afin qu’ils puissent passer un moment sur place et se détendre après la marche. 

le nombre de participants et les dons versés devraient permettre aux organisateurs de verser une somme plus conséquente aux établissement de santé de la Région des Pays Loire qui ont lancé des programmes de recherche, de soins, technologies innovantes et soins de support en cancérologie masculine. Pour mémoire, l’an dernier, la première édition avait permis de verser 5 000 € à la Cité des Soins d’Angers pour renforcer l’activité jardinothérapie. Cette année la somme devrait atteindre le double selon les premières estimations.

Les organisateurs remercient les partenaires de cette seconde édition : Scania Production Angers, AÉSIO mutuelle, le Département de Maine-et-Loire, la commune de Brissac-Loire-Aubance, l’Ifepsa Angers, le Chateau de Brissac, Decathlon Angers Les Ponts De Cé, l’association Loire Aubance Randonnées Pédestre, Maison Bécam, MonaGraphic, Leroy Merlin Angers, Hyper U Mûrs-Érigné, J.Décors, COOKNRUN, Cozy Events, EAB – Etoile Angers Basket, Les Ducs d’Angers, Bois de l’aubance. 

Rendez-vous est déjà donné pour la 3e édition. Ce sera le 2 février 2025, jour de la Chandeleur, sous réserve d’accord de la propriétaire, Madame la Duchesse de Brissac, et du gestionnaire de la forêt.

Angers. Succès total pour le 5e Prostate Music Tour  

La 5e édition du Prostate Music Tour, le concert contre les concerts masculins, qui avait lieu le samedi 18 novembre dans la salle angevine du Chabada, a connu de nouveau un franc succès. Et pourtant ce n’était pas gagné selon les organisateurs, car les reprises des groupes invités étaient moins connues que celle des années précédentes. Mais fort heureusement le soutien à la cause l’a emporté et le public est désormais fidèle.

Les organisateurs et les musiciens sur scène, à la fin du spectacle (Photo Pascal Riondy

« Faire venir deux groupes tributes qui reprenaient les mélodies de groupes rock américains, c’était peut-être une erreur. Car dans les années 60-70, les groupes américains, dont les sonorités étaient bien particulières, attiraient moins le public que les groupes anglais. Et puis la Grande Bretagne ce n’étaient pas si loin et les groupes anglais les plus connus se sont produits de multiples fois en France », expliquait Yannick SOURISSEAU, président de Cancer Osons, lors de cette 5e édition du Prostate Music Tour, laquelle a connu un franc succès, comme les précédentes. 

« Il est vrai que la cause que nous soutenons, les cancers masculins, fait venir le public, lequel est ravi de découvrir ou redécouvrir les musiques légendaires de leur époque. Même si à l’époque ils n’étaient pas forcément fans », poursuit le président.

Ce qui certain, c’est que pour la 5eme fois, depuis sa création, l’association Cancer Osons qui soutient les hommes touchés par un cancer de la prostate et du testicule, mais aussi la recherche, les soins et l’accompagnement des patients, a fait salle comble. Et le public interrogé pendant le spectacle était aux anges. « Je ne connaissais pas vraiment Santana, mais le groupe ( MoonFlower esprit Santana – NDLR) qui reprend leurs titres est d’un excellent niveau. J’ai apprécié et je crois que je vais désormais écoutés ces musiques maintenant », expliquait une spectatrice, la soixantaine bien sonnée. 

Le groupe francilien Moonflower esprit Santana (Photo Pascal Riondy)

Mêmes propos à l’encontre de The Doors’spririt, le tribute du talentueux et charismatique Jim Morrison, mort à 27 ans et de son groupe The Doors. « Lou Ben le chanteur du tribute s’est complètement glissé dans la peau de Jim Morrison », explique Eric MAURICARD, programmateur du concert. « On y retrouve la même ambiance, envoutante et un peu barrée que du temps des Doors ».

« J’ai fermé les yeux et j’avais l’impression de réentendre les Doors »

Le public de l’époque a vieilli, tout comme les organisateurs, a l’exemple du président de Cancer Osons qui a tenté de se glisser avec difficulté et ceinture bien serrée, dans son pantalon de ses vingt ans, bardé des noms des groupes qui se sont illustrés sur les scènes des grands concerts de l’époque, pour lancer la soirée. Mais ce public désormais fidèle participe aussi avec un brin de nostalgie et ne boude pas son plaisir. « J’ai fermé les yeux et j’avais l’impression de réentendre les Doors sur scène », expliquait un spectateur à Lou Ben, le chanteur des Doors’spirit, lequel était plutôt ravi de l’entendre.  

Le groupe nantais Doors’spirit (photo Pascal Riondy)

L’ambiance était au rendez-vous et le public, comme d’habitude, pas vraiment pressé de partir, même si la plupart était restée debout pendant près de 3h30 de spectacle. Nostalgie quand tu nous tiens.

Quant aux groupes, venu de la région nantaise et parisienne, ils n’ont pas tari d’éloge pour les organisateurs, et le public, tout acquis à la cause et à leur musique de très bonne facture. « C’est la première fois que nous venons et nous avons été agréablement surpris. Les groupes que vous avez choisis sont vraiment top », déclaraient deux jeunes trentenaires, à l’issue du concert.

L’an prochain deux autres groupes investiront la scène du Chabada, que les organisateurs n’ont pas manqué de remercier pour leur professionnalisme et leur accueil. La date de la sixième édition n’est pas encore connue. De mêmes que les groupes, dont les noms n’ont pas été dévoilés, malgré l’insistance du public. Une chose est certaine, le rock des années 60-70 sera encore présent, avec peut-être un concert plus variété française et étrangère, mais dans une autre salle. « Pour ne pas casser le style que nous avons installé au Chabada et qui plait au public », conclut le président de Cancer Osons. 

Histoires de combattant.es : un moment d’émotion à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest à Angers.

Ouverte au public depuis le 21 octobre, dans le hall d’entrée de l’Institut de Cancérologie de l’Ouest à Angers, l’exposition du photographe phocéen Hugues Charrier « Histoires de combattant.es) a ému les personnes présentes lors du vernissage. L’auteur était lui-même très ému lorsqu’il a évoqué ses rencontres avec les femmes et les hommes, touchés par le cancer, dont il a tiré des portraits qui ne laisse pas indifférents. A voir absolument pour mieux comprendre les ravages du cancer. 

Le photographe Hugues Charrier et le président de Cancer Osons, lors du vernissage

Les messages laissés sur le livre d’or, à l’entrée de l’exposition installée du 21 octobre au 15 novembre, sont éloquents. Chaque visiteur, le plus souvent en soins à l’Institut de Cancérologie, se reconnait dans cette galerie de portraits d’hommes et de femmes qui se battent contre cet ennemi invisible qui ne leur fait pas de cadeaux et qui ne laisse personne indemne. Une telle force se dégage dans ces portraits que l’on a envie de s’attarder pour comprendre comment ces personnes ordinaires, touchées au plus profond de leur chair, ont pu résister aux assauts du cancer. Une belle leçon de vie, puisque c’est bien de vie qu’il s’agit au travers de ces 30 portraits. 

« Il y a deux ans j’ai été sensibilisée par des amies et j’ai voulu faire cette démarche photographique pour rendre hommage aux personnes atteintes par le cancer », explique Hugues Charrier à Michèle Angibault, journaliste au Courrier de l’Ouest. « Je voulais faire des portraits avec une vision réaliste, humaine et artistique. Avec « Histoires de seins » (sur le cancer du sein, des femmes et de quelques hommes – NDLR) et « Chasseurs de crabes » (portraits d’hommes touchés par un cancer masculin – NDLR), j’ai convié des femmes et des hommes, tous volontaires, à se mettre à nu, au sens propre comme au figuré, pour leur redonner l’estime de soi, qu’ils retrouvent leur féminité ou leur masculinité par l’effet réparateur de la photographie ».

Contre le cancer, le combat des hommes et des femmes est le même

Au travers de ce travail, l’auteur, engagé dans de grandes causes, a pu découvrir et faire partager au travers de ses œuvres, ce qu’était le cancer : l’annonce, pas toujours comprise et acceptée, les traitements, souvent dévastateurs et les effets secondaires. Il a surtout pu comprendre, l’après, ce que les autres ne voient pas : « un monde de solitude et d’incompréhension, où les mots lutte et résilience ne sont pas galvaudés. Il a fallu faire face aux non-dits et aux tabous ». Et de poursuivre : « j’ai fait des rencontres bouleversantes et je souhaite que ce voyage photographique en résilience, qui met en lumière ces combatant.es et leurs aidants, accessible à tous, devienne itinérant ».

Pour l’association Cancer Osons qui soutient principalement les hommes dans leur combat contre le cancer de la prostate et du testicule, ceux qui font le plus de dégâts chez les hommes, cette exposition qui associent également les femmes touchées par un cancer du sein, a du sens. « Le cancer ce n’est pas qu’en octobre, pour les femmes, et en novembre pour les hommes, c’est toute l’année, et il n’a pas d’âge, de sexe, de couleur de peau, de religion, de culture et de situation sociale, il touche ou touchera tout le monde à un moment de la vie. Il faut donc tout faire pour s’en sortir et aider, avec ses moyens, ceux qui ont des difficultés », explique le Président de « Cancer Osons ! ». « Contre le cancer : hommes-femmes, même combat. Il était donc important pour nous de démarrer cette exposition pendant Octobre Rose et de la terminer pendant Movember ».

L’exposition « Histoires de combattant.es », est ouverte tous les jours, jusqu’au 15 novembre inclus sans difficultés pendant les heures d’ouverture de l’ICO, avec une obligation de se signaler auprès des gardiens des lieux pour l’ouverture des portes, en dehors des heures d’ouverture, plan vigipirate renforcée oblige. 

Une page du livre d’or de l’exposition