Les personnes touchées par un cancer, guéries ou en rémission, habitant Angers et sa région, qui ont l’habitude de participer aux activités sportives proposées par l’association Cancer Osons, sont depuis la mi-mars, confinées à leur domicile. Pour ne pas perdre le lien et leur condition physique, l’association organise des séances de renforcement musculaire en ligne, par le biais d’une application de visioconférence. Un moment de convivialité régulier, apprécié des participants.
Pouvoir continuer à faire du sport en groupe, tout en restant à la maison, c’est l’idée portée par l’association Cancer Osons et son enseignante Sport Santé, Cécile Nouchet. Le confinement à domicile mis en place le 17 mars afin de lutter contre la propagation du virus Covid-19, interdit toute sortie extérieure en groupe. Par mesure dérogatoire, seules sont autorisées les sorties individuelles, dans la limite de 1h par jour et dans un rayon de 1km. Exit donc les séances de marche nordique dans le Parc Balzac ou autour de l’étang Saint Nicolas ou les séances de renforcement musculaire en salle.
Les plus motivés se sont donc organisés leurs séances de mise en forme à leur domicile en suivant des programmes télévisés ou sur des vidéos accessibles depuis internet. Mais la plupart rencontre des difficultés : les animateurs enchainent les mouvements sans savoir si les spectateurs sont capables de les suivre. De plus ces propositions sportives sont souvent réservées à des personnes bénéficiant d’une très bonne condition physique. Ce qui n’est pas le cas des personnes touchées par un cancer qui perdent du fait de la maladie et des traitements qui suivent, une partie de leur aptitude physique.
C’est pour ces publics que les établissements de santé proposent le plus souvent des activités physiques dites « Sport Santé », plus adaptés aux publics incapables de suivre des programmes classiques en salle de fitness ou en extérieur. Mais ces programmes spécifiques, financés par les établissements, ont une durée limitée dans le temps, afin de pouvoir répondre à la demande croissante.
Pour assurer cette continuité l’association Cancer Osons propose depuis sa création des activités sportives avec des professionnels du sport adapté. Le principe étant de ne pas laisser les personnes touchées par un cancer ou une autre maladie invalidante, totale ou partielle, puissent continuer à faire du sport dans le même esprit de solidarité et de convivialité que celui qu’ils retrouvaient lors des séances organisées par leur établissement de santé.
Depuis novembre 2018 des séances de marche nordique pour des petits groupes, afin de garder un bon suivi, ont donc été régulièrement organisées à Angers et ses environs, en petits groupes, en fonction des aléas climatiques, avec un nombre croissant de participants. La belle saison se profilant à l’horizon, avec la mise en place de nouveaux projets sportifs, toujours pour le même public, a été soudainement interrompue par la mise en place du confinement généralisé sur l’ensemble du territoire français.
« Ça permet de donner un rythme dans la semaine, sortir du confinement tout en restant chez-soi »
Mais cela n’a pas arrêté les organisateurs et les patients, qui ont décidé de poursuivre une activité régulière en groupe, chacun la pratiquant depuis son lieu de confinement. Plutôt que choisir d’enregistrer des vidéos mises à disposition des habituels participants, Cécile Nouchet et l’association Cancer Osons ont choisi de passer par une application de visioconférence, laquelle permet de travailler à une heure commune, comme en salle, tout en assurant un bon suivi du niveau physique et des postures de chacun.
« Mon appartement n’est pas vraiment aménagé pour cela, mais c’est convivial et ça n’a rien à voir avec des émissions où chacun doit suivre un programme en ligne », précise Cécile Nouchet. « Le fait de vous voir un à un, je sais que je peux corriger vos postures, ce que je fais habituellement en séance. Je peux d’autant plus le faire puisque je vous vois tous, un par un sur les petits écrans. Ça permet de donner un rythme dans la semaine, sortir du confinement tout en restant chez-soi, et surtout de ne pas perdre le bénéfice des séances de l’année ».
Quant aux participants, qui sont 6 pour l’instant, mais plus dans les semaines à venir, ils sont visiblement satisfaits de l’initiative : « Ça permet de se voir et ne pas faire du sport seul », ajoute Martine, l’une des participantes. « Pour moi c’est génial et ça me permet de rythmer ma semaine et en ce moment c’est important ». Et « ça permet de maintenir sa musculature à son plus haut niveau », dit avec humour, Nathalie, une jeune mère de famille. Cette initiative intéresse les établissements de santé et notamment la Clinique de l’Anjou, établissement privé situé au sud d’Angers, qui pourrait leur permettre de faire participer d’autres patients dans le cadre de séances supplémentaires.