Pour les personnes touchées par le cancer, la fatigue liée à la maladie et aux soins laissent souvent peu de place à l’activité physique. Pourtant cette dernière est nécéssaire car elle contribue, selon les soignants, à la réussite des traitements. La plupart des centres de lutte contre le cancer propose aux patients l’Activité Physique Adaptée (APA). Et ça marche …
« L’activité physique joue un rôle déterminant face au cancer », écrit Claudine Proust dans le Particulier Santé. « En prévention mais aussi à tous les stades de la maladie, pour lutter contre ses symptômes, limiter les effets secondaires des traitements, puis éviter les récidives, le sport a un effet bénéfique ».
« Quand on a lancé nos premiers programmes en 1998, on nous prenait pour de doux dingues », explique le le Dr Thierry Bouillet, oncologue à l’hôpital Avicenne, à Bobigny et président de la Fédération nationale Cami Sport&Cancer qu’il a fondé en 2000 avec un ancien champion de karaté. « 20 ans plus tard l’idée est prise très au sérieux ».
Désormais l’efficacité du sport dans le parcours de santé des patients atteint d’un affection de longue durée (ALD), n’est plus à prouver. La pratique sportive est même inscrite dans la loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016. Il ne fait donc plus aucun doute qu’elle a une part importante dans la lutte contre le cancer.
« Non seulement l’activité physique est un facteur d’équilibre psychique, mais elle constitue la meilleure prévention contre les maladies cardio-vasculaires, diminue le risque de maladies métaboliques et prévient les pathologies ostéo-articulaires et bien sûr les cancers », insiste le Dr Bruno Cutuli, oncologue-radiothérapeute de l’institut du cancer Courlancy à Reims.
Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), l’inactivité sportive serait même la cause de 21 à 25 % des cancers du sein et du colon. Si certains cancers sont dus à des facteurs génétiques, endocriniens ou encore environnementaux, mais une activité physique régulière associée à une alimentation pauvre en sucre et en corps gras contribue à réduire le risque. Plusieurs études le démontrent désormais, notamment pour les cancers de la prostate et du poumon.
Le sport, contrairement à une idée reçue est également une véritable arme anti-fatigue, celle due principalement aux traitements lourd et notamment la chimiothérapie, souvent éprouvants pour les malades. Et les médecins en sont désormais convaincus : « ce n’est pas en restant au lit que l’on retrouve des forces, même si l’activité physique ne règle pas tout », soutient le Dr Bruno Reynard, chef de l’unité transversale Diététique et nutrition de l’Hopital Gustave Roussy à Villejuif.
Le sport doit être un plaisir …
« Les cellules cancéreuses adorent l’insuline », prévient le Dr Bouillet. « Faire travailler ses muscles c’est augmenter leur consommation de glucose et donc diminuer le taux de glucose dans le sang ». Idem pour la masse grasse, notamment celle de l’abdomen qui entraine un déséquilibre inflammatoire et métabolique, lequel joue un rôle important dans le déclenchement de cancers. Cette défaillance pourra facilement être atténue par la pratique de sports d’endurance, comme la marche nordique ou le renforcement musculaire.
L’activité régulière a aussi pour effet de modifier le métabolisme hormonal en diminuant la circulation d’oestrogènes libre dans le sang lesquels contribuent au développement de cancers hormonodépendants comme ceux du sein ou de la prostate. Enfin, l’activité physique renforce le système immunitaire, en augmentant le nombre de lymphocytes, capable de détruire des cellules infectées ou cancéreuses.
Le sport est donc gagnant dans la plupart des cas, y compris pour éviter la rechute, mais lequel pratiquer ? Marche nordique, karaté, escalade, escrime et même rugby (sans placage) …, tous les sports qui mettent le corps en mouvement sont intéressants pour les malades, pendant et après. « La mise en jeu du corps dans le mouvement est plus intéressante que le mouvement lui même », conclut Jean-Marc Descotes, cofondateur de la Cami. Le patient doit s’orienter vers le sport qui lui convient, en fonction de ses capacités physiques initiales et de ses envies, avec un seul mot d’ordre : que ce soit un plaisir.
Cancer Osons proposera des activités sportives pour tous et notamment pour les patients qui n’entrent plus dans le cadre de l’APA, à compter de la mi-septembre, avec un coach diplômé.
L’Activité Physique Adaptée à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest à Angers : cliquez ICI