A l’instar d’Octobre Rose, événement de soutien aux femmes souffrant d’un cancer du sein et plus généralement d’un cancer féminin, organisé durant le mois d’octobre, Movember est une opération qui vise à sensibiliser l’opinion publique sur la santé masculine et notamment les cancers spécifiques (prostate et testicule) et leurs conséquences sur l’équilibre psychologique des hommes. Chaque année Cancer Osons s’inscrit dans cette démarche en organisant un cancer de soutien et des actions auprès de partenaires (entreprises, magasins, associations sportives…)
Movember connaitra-t-il un jour le succès d’Octobre Rose. Pas si sûr car les hommes sont discrets sur leur maladie, notamment quand il s’agit des cancers de la prostate et des testicules, lesquels affectent les fonctions sexuelles et la virilité des hommes. Un sujet sensible qui provoque un sentiment de panique, allant parfois jusqu’à la dépression et au suicide pour ceux qui sont confrontés à ce type de cancer.
Et pourtant, ce n’est pas mieux chez les femmes qui suivent des traitements similaires pour un cancer du sein et qui portent eux aussi atteinte à leur vie sexuelle.
Mais depuis la nuit des temps, l’homme, considéré comme le chef et protecteur de la famille se doit d’être vaillant, y compris sur le plan sexuel. Forts de cette situation, les hommes dont la testostérone, l’hormone mâle sécrétée par les testicules, qui stimule le développement des organes génitaux mâles et détermine l’apparition des caractères sexuels, préfèrent parler de leur performance au lit et de leurs conquêtes.
Or, dans un traitement contre un cancer hormodépendant, comme celui de la prostate, qui se sert de la testostérone pour véhiculer des cellules cancéreuses dans le sang et générer des métastases, notamment sur le système osseux sur lequel sont accrochés les muscles, le principal artifice dont disposent les oncologues, c’est justement d’abaisser le taux de cette hormone. Dès lors la virilité et la sexualité s’en trouvent affectées.
Si les femmes assument donc leur sexualité, même en cas défaillance, il reste beaucoup de travail à faire chez les hommes, pour leur faire comprendre que dans ce bas monde tout se sait et que ce n’est pas en essayant de la cacher, ou en fuyant les traitements, au risque d’en mourir prématurément, que ça arrangera les choses. En parler, au contraire permet de faire comprendre la situation auprès de personnes dont l’éducation n’a jamais pris en charge cette défaillance. Surtout qu’elle n’affecte pas que les vieillards en fin de vie, mais aussi de jeunes hommes.
C’est l’enjeu de Movember. En parler, faire prendre conscience de la difficulté que rencontre les hommes au travers d’événements où les hommes en signe de reconnaissance portent la moustache en signe d’adhésion à cette grande cause. Les femmes peuvent aussi s’y rallier en portant un accessoire, le plus souvent un ruban bleu qui rappelle l’événement. Cancer Osons propose dans sa boutique et sur les lieux où l’association organise des animations, des bracelets et des badges. Cliquez ICI pour accéder à la boutique.
Alors Movember qui ne dispose pas encore de l’espace médiatique de Cancer Osons, et d’un relais important auprès d’associations spécifiques, au contraire d’Octobre Rose qui s’appuie sur les nombreuses associations féminines, fera-t-il un jour jeu égal ? A Cancer Osons, une des rares associations françaises à poursuivre dans cette voie, on y croit. Ca va prendre du temps, mais à force d’organiser des événements pendant le mois de novembre, ça progresse d’année en année.